Quand la municipalité de CHAMBERY règle les problèmes de logement social

Publié le par politiqueautrement

En peu de temps, la ville de CHAMBERY a fait parler d'elle, à propos des logements sociaux.

Dans un premier temps, le projet ANRU (programme de renouvellement urbain, mis en place par RAFFARIN et BORLOO en 2003), conduit par CHAMBERY METROPOLE, envisage la destruction de 432 logements sociaux à CHAMBERY le haut.
Pour le moins, s'il s'agissait de logements insalubres, avec reclassement des habitants concernés dans leur quartier, on pourrait parler de progrès... Mais la réalité est autre. Dans la liste des logements à détruire, il est question de logements récemment rénovés (Bois joli) et des propositions de relogement très éloigné et plus cher.
En période de crise... C'est sympa pour les personnes en difficulté.
 
Pour ces raisons, les locataires s'organisent et demandent un moratoire des destructions de leurs logements. Un collectif, formé des associations de défense des locataires, s'est mis en place. Il est soutenu par les organisations politiques locales : PG, PCF, Alternatifs, POI, NPA et la Fédération.org, qui ont adopté le communiqué suivant.


Considérant :

· Qu’il y a près de 5000 demandes de logement social en attente dans l'agglomération chambérienne.

· Que la population subit de plein fouet la crise : remise en cause des services publics, dégradation des conditions de vie, de travail, de rémunération, menaces de chômagetechnique, de licenciements, de fermetures d’usines,…

· Que la loi Boutin favorise l’insécurité sociale avec la fin du droit au maintien dans le logement pour les locataires dépassant les plafonds de ressources ou en situation de sous occupation,…

· Que l'Etat n'honore plus ses engagements pour soutenir le logement social avec une baisse significative des aides à la construction des HLM qui conduit à une participation sans cesse accrue des collectivités locales et des bailleurs sociaux. Plusieurs rapports officiels confirment que les caisses de l'ANRU ne permettront pas d’atteindre les objectifs fixés en matière de reconstruction de logements de type HLM.

Face aux inquiétudes soulevées par les démolitions de logements HLM à Chambéry le Haut, les comités (ou sections) de Chambéry du PCF, du POI, du NPA, du PG, des Alternatifs et de la Fédération demandent un moratoire sur la destruction des logements HLM afin de répondre aux aspirations de la population concernée et des associations de locataires.

Signatures par les comités ( ou sections) de Chambéry du PCF, du POI, du NPA, du PG, de la Fédération, des Alternatifs


Dans un deuxième temps, c'est la question de l'expulsion de l'espace autogéré des Pilos (prévue à partir du 26/05/2009), qui concerne 20 habitants, qui fait la une de l'actualité.

Ce lieu, longtemps inhabité, a été occupé voila huit mois. Pas seulement pour loger, mais aussi pour créer un lieu d'activité culturelle alternative, par l'utilisation d'une salle de spectacle, d'exposition et de création artistique, et des locaux transformés en bibliothèque alternative, atelier d'informatique et de réparation de vélos, dans une autre logique économique (gratuité, échange).

De la créativité, de l'utopie transformée en acte est-ce là la raison précipitée de la municipalité de CHAMBERY de mettre fin à cette expérience?  Faut-il y voir une opposition à sa politique culturelle, plus ciblée sur le tourisme (Les nuits du château), moins bruyante (fermeture des locaux Larsen, fermeture des bars d'expression des jeunes groupes locaux) et plus marchande, dont le Phare en est l'expression coûteuse (39 millions d'euros)?

Eternel débat d'expression de la création entre les "modernes" et les "anciens". Les tageurs d'hier, décriés, pourchassés, sont aujourd'hui présents dans les musées d'art contemporain. Quelles gueules font-ils maintenant ceux qui dressés procès-verbal hier? Les musiques nouvelles ont du mal à faire leur chemin, sous prétexte de "casser les oreilles" "d'originalité décousue" avant d'être reconnue, acceptée. Que dire de cet architecte "fada" qui laisse à Marseille, un ensemble immobilier révolutionnaire, aujourd'hui admiré? Et de ce facteur CHEVAL, ignoré en son temps, méprisé pour son oeuvre unique : son palais de galets et aujourd'hui, au lieu touristique ?

De toute évidence, dans la composition des personnes présentes à la municipalité,  certains ne veulent pas connaître les talents de demain ... et ne sont pas prêts à ré-flé-chir, à i-ma-gi-ner, à é-tu-dier un autre projet.
Une prolongation de cet espace et une concertation avec les jeunes des Pilos seraient pourtant bienvenues. 
En attendant, il faut les soutenir.
Bernard
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